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PRÈS DE CHEZ VOUS
DES PROPRIÉTAIRES PASSIONNÉS
Quand Jocelyne et Didier Rami ont acheté cette friche industrielle en 2006, c’était pour y installer leur domicile et aménager des gîtes. Bien que conscient de l’intérêt historique des lieux ils n’imaginaient pas dans quelle aventure ils se lançaient. Avec leur amour des veilles pierres comme seul moteur, ils ont pu compter sur l’accompagnement des équipes du CERAC pour accélérer les fouilles et sur l’aide financière de la DRAC pour ces premières phases et du loto du patrimoine animé par Stéphane Bern et le Fondation du Patrimoine pour les travaux à venir. Mais tout ce qui a été fait n’aurait pas
pu l’être sans leur pugnacité mise à dure épreuve,
dans le domaine de l’archéologie rien n’est jamais facile. Didier Rami est aujourd’hui membre du CERAC et a participé aux fouilles aux côtés des autres bénévoles.
Soizic Foucher poursuit le fil de l’histoire : « Une fois la période de troubles passée, le bastion a perdu sa fonction militaire, les premiers éléments nous indiquent une réutilisation rapide du site en maison bourgeoise. Enfin, le bâtiment devient une gendar- merie avant de laisser place à la fameuse usine de meubles Stella. »
Ces différentes vies du site ont apporté de nombreux remaniements et rendent sa lecture complexe. « Grâce aux travaux de réhabilitation entrepris par les pro- priétaires, les remaniements du XXe siècle dispa- raissent progressivement et les états antérieurs sont de plus en plus accessibles. »
Dans le cadre du projet de mise en valeur, le CERAC a réalisé deux opérations archéologiques afin de mieux comprendre la construction moderne. « Cet été nous avons pu mettre au jour une nouvelle pièce, utilisée pour les canonnières du mur Est. Voûtée, son entrée se faisait sous le rempart médiéval. Au cours des fouilles, beaucoup de fragments de céramiques modernes ont été retrouvés, accompagnés d’ossements d’animaux, vestiges des repas. Leur étude va permettre d’en apprendre davantage sur le quotidien mais aussi de dater les différents niveaux archéologiques. » Si certaines réponses ont pu être trouvées, d’autres questions se posent... comme la matérialisation et l’articulation des différents espaces du bastion à l’époque moderne.
Une partie de l’équipe de fouille : Justine Falque, archéologue, Arthur Rival, Didier Rami et Floriane Blanc-Marquis, bénévoles du CERAC.
PÔLESSUD N°67/17