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PRÈS DE CHEZ VOUS
Vestiges du bastion du XVIe siècle dont les canonnières défendaient les portes de la ville.
LE BASTION DE LABRUGUIERE
UN SITE D’EXCEPTION
Localisé à l’extrémité de la place Louise-Michel,
le bâtiment dénommé "Le Bastion" est exceptionnel tant au niveau patrimonial qu’historique, il est le dernier témoin visible des fortifications contemporaines des guerres de Religion dans le sud du Tarn. Grâce
à la passion de ses propriétaires et au travail des archéologues du CERAC son histoire se reconstitue
peu à peu.
Depuis plusieurs années, l’association du Centre d’études et de recherches archéologiques du Castrais (CERAC) étudie ce bâtiment pour retrouver les diffé- rentes pages de son histoire. Pour Soizic Foucher, archéologue, son occupation peut se décomposer en huit phases successives allant du Bas Moyen Âge jusqu’au XXe siècle : « En résumé, la première phase correspond à un élément du rempart médiéval de la ville. Ce mur est construit en bauge, c’est-à-dire des mottes de terre crues disposées en lits horizontaux. D’après les céramiques retrouvées entre les briques, il est daté de la deuxième moitié du XIVe siècle. »
Ces vestiges sont encore bien visibles, conservés dans la maçonnerie. « À notre connaissance, c’est le seul témoin du rempart médiéval conservé à Labru- guière. »
La seconde période d’occupation du site est celle du bastion de l’époque moderne.
Construit en 1589 d’après les sources documentaires, ce bastion losangé, "à l’italienne", s’intégrait au sys- tème de fortifications mis en place pour défendre la ville. Celle-ci, restée catholique dans un environ- nement protestant, représente un enjeu stratégique fort pour la monarchie et l’Église. Les canonnières assuraient la défense des portes de la ville situées à proximité.
PÔLESSUD N°67/16