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ENVIRONNEMENT
Le Rouge-Gorge
Chez nous, les rouges-gorges sont emblématiques de l’hiver, la grande majorité d’entre eux vient prendre ses quartiers pour la saison froide. Vers la fin septembre, ils arrivent de partout : Norvège, Pologne, Russie, Islande, Laponie... parfois très proches du cercle polaire. On a du mal à imaginer qu’ils effectuent une si grande migration quand on le voit sautiller de branches en branches. C’est que les rouges-gorges cachent bien leur jeu : ils ne volent que la nuit ! Sitôt arrivés ils s’empressent de trouver un territoire : les rouges-gorges sont solitaires, gare à ceux qui s’approchent trop près. Ce besoin de défendre un territoire est la raison pour laquelle ils comptent parmi les rares oiseaux qui chantent l’hiver. Et quand on les dérange, ils le font savoir par un “tic- tic-tic“ bruyant et continu.
Le Merle
Les merles noirs sont de grands séducteurs. Pour cette raison, très peu d’entre eux sont migrateurs. Avant même la fin de l’hiver, ils commencent à chanter et à s’approprier un territoire pour séduire les femelles, qui sont toutes brunes. C’est que les merlettes sont très exigeantes : fabriquer une demi- douzaine d’œufs leur demande beaucoup d’énergie, par conséquent, elles ne veulent pas se tromper sur le choix de l’heureux élu. Elles veulent un partenaire qui anticipe, dont le chant est à la fois complexe et élaboré. Côté physique, les merlettes s’assurent que le plumage du futur père soit bien noir et luisant et que son bec et son cercle orbital soit d’un jaune pur. Autant de critères qui certifient sa vitalité, son âge et la qualité de ses gênes. Et quand la merlette se décide enfin, en mars, l’aventure à deux pourra commencer. De la construction du nid à l’éducation des petits, le père est toujours présent et attentionné. Il n’est pas rare que le couple soit même fidèle des années durant.
Textes et photos de Carole Cuenot
PÔLESSUD N°65/ 13